Historia: La Mort de Mme Chevalier
L’inspectrice Chasseur a traversé l’énorme jardin rempli de roses. Elle est entrée dans la somptueuse maison de M. et Mme Chevalier et elle est allée dans le bureau. La belle pièce était devenue une scène de crime. Mme Chevalier était assise sur sa chaise en cuir. Elle semblait s’être endormie sur le bureau. Mais elle était morte.
M. Chevalier, son mari, était assis près de la fenêtre, les yeux remplis de larmes. De nombreux autres policiers cherchaient des indices dans la pièce. Ils cherchaient autour du bureau, au-dessus des bibliothèques, et partout sur le sol.
« Qui a découvert le corps ? » a demandé l’inspectrice.
« C’était moi », a sangloté M. Chevalier. « Elle avait demandé à être seule. Mais elle me manquait, alors je lui ai apporté son déjeuner. J’avais préparé son plat préféré : des œufs à la coque avec du pain grillé beurré et des asperges. C’est là que — c’est là que — » Le mari n’a pas pu continuer.
L’inspectrice Chasseur a noté cela dans son petit carnet avant de continuer. « Que faisiez-vous avant de trouver votre femme ? »
« J’étais dans le jardin toute la matinée », a-t-il murmuré. « Je m’occupais de nos roses. »
« Avez-vous remarqué quelque chose d’inhabituel ? » a demandé l’inspectrice Chasseur, en fixant M. Chevalier. « Des bruits étranges ? »
Il a secoué la tête. « Non, rien. C’était une journée normale en tout point. »
« Est-ce que quelqu’un aurait pu entrer ou sortir de ce bureau en cachette ? »
« Je ne pense pas », a répondu le mari. « Les portes et les fenêtres grincent fort. J’aurais entendu si quelqu’un y était entré. Elle était seule tout le temps. »
« Regardez ça, inspectrice », a dit un jeune policier. C’était un couteau, couvert de sang. « Je l’ai trouvé sous la chaise de Mme Chevalier. On dirait qu’elle l’a fait tomber elle-même. »
« Laissez-moi voir. »
L’inspectrice a soigneusement examiné le couteau. Elle a tenu le manche près de son visage et l’a tourné. Puis elle a hoché la tête et a noté quelque chose dans son petit carnet.
« M. Chevalier, vous êtes en état d’arrestation », a dit l’inspectrice à voix haute.
« Quoi ? » a-t-il crié en se levant. « C’est ridicule. Je ne lui aurais jamais fait de mal ! Je l’aimais. C’est évident qu’elle s’est suicidée. Je sais que son entreprise allait mal. »
« Donc vous vouliez son argent, avant qu’elle ne perde tout. »
« Je porterai plainte contre vous », a menacé le mari. « Comment osez-vous m’accuser comme ça, alors que je suis en deuil. Ma femme n’est morte que depuis trente minutes. »
« Et comment connaissez-vous l’heure exacte de sa mort ? » a demandé l’inspectrice.
Le mari a hésité. « Vous ne trouverez jamais mes empreintes sur ce couteau ! » a-t-il fini par crier.
« Je suis sûre que c’est vrai », a dit calmement l’inspectrice. « Vous avez utilisé des gants, bien sûr. Mais vous avez été négligent. Vous avez utilisé vos gants de jardinage. Je peux sentir l’odeur des roses sur le manche du couteau. »